mardi 21 décembre 2010

Du Maroc au Cap Vert en passant par les Canaries

Il y a quelques jours, Balboa a quitté la magnifique plage de Santa Maria de l’île de Sal pour rejoindre, avant la tombée de la nuit, l’île de Boavista.

Oui, Balboa est au Cap Vert.

Le Maroc et ses dunes sont dernière nous depuis plusieurs semaines déjà. C’est à la mi-novembre que le fier équipage a quitté ce beau pays, à Agadir, pour les îles Canaries (voir les photos).

Accompagnés par de nombreux dauphins qui jouaient autour du bateau, nous sommes arrivés aux Canaries, à l’île de Graciosa où le soleil nous attendait pour se coucher.

La navigation ayant duré plusieurs jours, nous avions assez hâte de jeter l’ancre et de nous coucher pour récupérer, savourant à l’avance notre grasse matinée parfaite… mais c’était sans compter sur un tambourinage insistant sur la coque à 7H30 du matin. Plusieurs coups de quelqu’un qui frappait. Quand le capitaine est sorti du bateau, hirsute (ah non, c’est vrai que ce n’est pas possible), un grand et joyeux « Jonathaaaaan ! » est venu rompre le doux silence qui nous entourait.

Pour les copines qui ne sont pas les plus fortes du monde en géographie, et pour Juan aussi, voilà où se situe Graciosa :


Agrandir le plan

François, notre marin pêcheur marseillais, que nous avions rencontré à Rabat, nous avait retrouvés. Il était arrivé au mouillage depuis plusieurs jours mais n’avait pu quitter son bateau jusqu’alors, tellement la météo était mauvaise et grand le risque qu’il dérape.

C’est donc de bon matin et sous le soleil, que nous sommes partis à la découverte de Graciosa, avec François notre marin pêcheur marseillais que nous avions rencontré à Rabat. Graciosa est une île qui a l’air d’être au bout du monde, loin de tout. Un petit village de pêcheurs aux maisons à façade blanche.




Courageux et toniques, le capitaine et François sont partis gravir un des 4 cratères de l’île, afin de voir le soleil se coucher. Quels romantiques…


Après ces quelques jours, nous avons rejoint Lanzarote, autre île des Canaries, qui se situe à quelques heures de navigation au sud de Graciosa. François nous accompagnait.

L’esprit toujours aussi sportif, le capitaine et le marin pêcheur sont partis à vélo s’aventurer dans le cœur de l’île –attention, le capitaine précise de façon insistante qu’ils ont quand même parcouru plus de 40 km en une journée (applaudissements et huée de la foule en délire).

Après avoir grimpé une haute montagne, des paysages lunaires se présentent à perte de vue. Du fait de l’activité volcanique subsistante, la température est de plusieurs centaines de degrés à quelques mètres à peine sous le sol. 2 conséquences en résultent, que nos 2 sportifs ont pu observer de visu : (i) si de l’eau froide est jetée dans un petit trou, large comme une casserole et profond de quelques mètres, vous pouvez observer, au bout de 4 ou 5 secondes, un geyser et (ii) les restaurants des alentours n’ont pas besoin d’avoir de barbecues, les côtelettes de viande sont cuites, grâce à cette activité volcanique, sur une grille posée sur le sol, au-dessus du même genre de trou. Evidemment.

Puis nous avons quitté Lanzarote, pour la Isla de Lobos, au Nord de Fuerteventura. La Isla de Lobos est un véritable havre de paix, île pratiquement déserte, sauvage et préservée. Après une longue session guitare et une bonne nuit, nous avons quitté François pour repartir vers Tenerife.

Tenerife est la plus grande île des Canaries, et accueille le plus haut sommet de l’Espagne, le Teide (3717 m).

Nous avions choisi de faire escale à Tenerife en grande partie pour préparer….. roulement de tambour… les courses de l’Atlantique. Et oui, cette traversée approche à grand pas et Tenerife est un bon endroit pour la préparer. Après avoir passé 8971283718923 jours à estimer le nombre de paquets de pâtes, de bouteilles d’eau (300 L quand même, soit 150 bouteilles de 2 L), d’œufs, de fromage râpé… qu’il nous faudrait pour 4 pour les 21 jours de traversée que nous envisageons en janvier, nous avons quitté les Canaries pour le Cap Vert.

La traversée des Canaries au Cap Vert était la plus longue que nous avons faite depuis notre départ en janvier dernier : elle a duré presque 6 jours. Pendant près de 6 jours, nous avons vogué sur la mer, coupés du monde, à lire au soleil et oublier la notion du temps.

Nous avons rejoint l’île de Sal, au Cap Vert, le 17 décembre, il y a quelques jours. Cette traversée, pendant laquelle le vent nous a manqué, valait le coup ! La douceur du soleil, la musique dans les rues, le sable fin, l’eau turquoise, la gentillesse des habitants sont caractéristiques du peu que nous découvrons du Cap Vert.

La journée d’hier a été rythmée par le bruit des vagues de la magnifique plage de Santa Maria. La devise des locaux c’est « no stress », ce qui caractérise assez bien l’ambiance du village. Néanmoins, le site est devenu tellement touristique que les capverdiens qui y habitaient ont dû s’éloigner avec la hausse énorme des prix de la vie qui a suivi.

Après avoir bien profité de ce cadre enchanteur et admiré le butin des pêcheurs qui rentraient pour vendre leurs poissons, nous avons remonté l’ancre et partons pour découvrir les paysages de l’île de Boavista, réputée être « un petit morceau du Sahara à la dérive sur l’Océan Atlantique ». (voir les photos)