Un petit moment que nous ne sommes pas revenus vers vous, veuillez nous en excuser!
Il faut vous dire que nous étions très très occupés... entre autres, nous avons dû gérer l'arrachage du guindeau après un fort coup de vent, une pluie de cendres sur le pont suite à l'explosion soudaine du Stromboli (volcan en activité dans les îles Eoliennes) sous nos yeux avec incendie, la chute d'une voiture des gardes-côtes italiens sur le pont (si si vous comprenez bien!), d'âpres négociations avec les autorités monténégrines pour séjourner dans leurs eaux... mais aussi des choses plus agréables comme l'accueil à notre bord de Yann et Big Mama, la visite de Palerme, des Iles Éoliennes, et une traversée express du détroit de Messine jusqu'à Bar au Monténégro.
Nous vous laissons voir en images !
Dans l'ordre chronologique :
1) 15-16 juin 2010 / traversée Sardaigne - Sicile : la traversée relativement calme entre la Sardaigne et Marettimo, île la plus à l'ouest des Iles Egadi ; trois îles magnifiques à l'ouest de la Sicile.
Départ le soir vers 19h de Villasimus avec soleil couchant (c Bô), début de nav. de nuit assez ventée (force 6) mais avec vent et vagues dans les fesses, ce qui est plus agréable... fin de nuit relativement tranquille et allumage des moteurs au petit matin. Navigation au moteur toute la journée et arrivée à Marettimo vers 17h. Apéro dans le petit village tranquille : tout est bien !
2) 17 juin 2010 / Marettimo - Favignana : L'équipage profite un peu du village de Marettimo et repart dès le lendemain après midi vers Favignana, autre île de l'archipel des Egadi. Mouillage dans le port de Favignana devant les anciens entrepôts de pêche au thon et les abris de galères. Petite balade et resto pour l'équipage heureux.
3) 18 juin 2010 / Favignana - Cabo San Vito : Départ en fin de matinée de Favignana vers Cabo San Vito, notre première escale sur le sol sicilien. Le vent est au rendez vous et la traversée se fait à une moyenne de 7,5 nœuds, ce qui est déjà pas mal ! Mouillage devant la grande plage de Cabo San Vito, face aux falaises rouges du Cap.
4) 18-20 juin 2010 / Cabo San Vito - Mondello: Visite de Cabo San Vito, resto, soirée bien arrosée (trop) avec des "jeuns" siciliens. Ça se paie! Le lendemain, barre dans la tête pour tout l'équipage - sauf Léo le moussaillon qui avait été plus raisonnable en allant se coucher vers 21h. Conséquence, Balboa est cloué pour une journée et ce n'est que le lendemain matin que le valeureux équipage remis d'aplomb a poursuivi sa route vers Mondello, grande baie au nord de Palerme.
5) 20-22 juin 2010 / Mondello-Palerme : La baie de Mondello est très agréable au premier abord, l'eau est transparente et Léo en profite pour tester sa nouvelle combi. Elle se révèle cependant un très mauvais abri, les rafales dévalent les montagnes et l'anémomètre affiche des scores impressionnants. Impossible de quitter la baie suite à l'arrachage du guindeau dans une rafale particulièrement violente. Remonter l'ancre dans ces conditions s'avère impossible et l'équipage se retrouve coincé à bord pendant 2 jours en attendant des vents meilleurs. Eole se calme finalement et nous quittons soulagés cette maudite baie pour aller réparer le guindeau à Palerme et récupérer le p’tit frangin Yann.
6) 22-23 juin 2010/ Palerme - Aranella : Heureux, nous retrouvons Yann à Palerme, mais suite à des embrouilles avec Papy mafia, nous décidons de quitter le port de Palerme sans avoir pu réparer notre guideau. Nous mouillons un peu plus au nord entre deux marinas, étant donnés les prix exorbitants qui nous sont proposés (220 euros la nuit quand même à Aranella!!).
7) 24-25 juin 2010 / Aranella-Cefalu : Au petit matin, Yann et le captain Jo partent à la recherche d'un pro de la strate pour réaliser un nouveau support pour le guindeau : Francesco sera notre sauveur, il nous présente le boss de la petite marina bien sympathique d'Aranella, Alex, qui nous fait un prix exceptionnel. Francesco refait le support du guindeau dans la journée. Le staff de la marina est adorable, il passe quasiment deux jours non stop à bosser sur Balboa, conduire le captain dans la ville pour trouver des pièces et négocier à sa place. L'équipage de Balboa ne peut dire autre chose que MERCI!! Balboa peut ainsi repartir en fin d'après midi vers Cefalu, petit village sur la cote sicilienne sur les conseils d'Alex, le boss de la Marina.
8) 26-30 juin 2010 / Cefalu - Iles éoliennes : Cefalu se révèle un pittoresque petit village de pêcheurs au pied d'un promontoire rocheux. C'est beau mais l'équipage est pressé de découvrir les Iles éoliennes : Cap sur l'ile Filicudi.
Après une traversée au moteur (Eole a refusé de se présenter, mais les dauphins l'ont joliment remplacé), nous arrivons sous un soleil couchant somptueux. Balboa est amarré cul à un petit quai au bout du monde. La lune sort à son tour, c'est incroyablement beau ! Pour couronner le tout, le petit resto qui nous accueille nous réserve une merveille culinaire : un délice de thon. C'est Bon, c'est Bô, tout est bien.
Le lendemain matin, Yann, Léo et Jo partent découvrir l'île à pied et en stop, en reviennent heureux chargés de belles rencontres et images. L'équipage de Balboa repart pour aller découvrir les larges grottes au nord de l'île et le célèbre rocher de la Canna, qui se dresse tel un obélisque à 67 mètres de haut.
Balboa poursuit ensuite sa route et mouille devant Santa Marina, petite ville située à l'ouest de l'île Salina. Bolognaise extraordinaire préparée par Yann pour le dîner. Au réveil, visite de Santa Marina par Cerise, Jo et Léo, courses, puis réparation de la pompe bâbord qui a explosée, inondant la cale moteur tribord, heureusement sans dommage. Tranquille traversée vers l'ile Panarea où l'équipage se pose pour un apéro sur une terrasse surplombant la mer avec vue sur le Stromboli. La bière est chère mais la vue extraordinaire!
Le lendemain, Balboa repart vers l'île la plus connue des îles Eoliennes : Stromboli. L'arrivée au pied du Stromboli est fabuleuse, Yann saute à l'eau pour aller fouler de ses pieds le sable noir qui borde le volcan. Le projet est de filer ensuite pour escalader le cône volcanique de 925 mètres de haut. Cependant, il se révèle impossible de mouiller sans crainte de dérapage à cause des profondeurs vertigineuses à quelques mètres de la plage. Balboa est contraint d'utiliser un corps-mort payant pour être tranquille, mais il est à présent trop tard pour envisager de grimper jusqu'au sommet. L'excursion est remise au lendemain.
Le lendemain, l'équipage de Balboa se dirige donc d'un pas décidé vers le lieu de rencontre avec le guide de randonnée mais celui-ci nous explique qu'il n'est pas possible de grimper avec Léo, la poussière soulevée par le vent en altitude imposant le port d'un masque. Solidarité oblige, si Léo ne monte pas, personne ne monte ! L'équipage se rend alors dans un bar au pied du Stromboli pour noyer sa déception à coup de Caipirinhas.
Yann nous expliquant notamment que les Caipirinhas sont comme les seins des femmes : un verre, ce n'est pas assez, trois, c'est trop... C'est alors qu'une formidable détonation nous fait dresser les cheveux sur la tête : le Stromboli a pété sous nos yeux!!! Quelques minutes plus tard, nous observons un gigantesque brasier descendant la montagne!! Notre déception se transforme aussitôt en remerciement pour Léo qui nous avait évité une grimpe inutile, les randonneurs partis à l'assaut du Stromboli ayant été contraints de faire demi tour et de dévaler la montagne à toute vitesse pour éviter les flammes!!
9) 30 juin - 2 juillet 2010 / Stromboli – Messine - Reggio di Calabria : Nous sommes repartis le soir même de Stromboli pour Messine, éclairé par le volcan en feu... Eole n'était toujours pas au rendez-vous et le moteur n'a été coupé qu'une petite heure au passage du fameux détroit qui sépare la botte italienne. Nous y avons été accueillis par les étranges bateaux de pêche à l'espadon : bateaux avec un grand mât métallique à croisillons afin de repérer les espadons et un immense bout dehors de près de 15 m sur l'avant au bout duquel le chasseur attend près à harponner le premier espadon qui passe!!!
Nous ne nous sommes arrêtés à Messine que le temps nécessaire pour Big Mama de sauter littéralement à notre bord puis avons traversé le détroit pour nous rendre à Reggio di Calabria afin d'effectuer quelques courses et repartir aussitôt ... tel était tout au moins notre intention... car là, bien aimés lecteurs, nous attendait une surprise de poids!!!
A peine amarrés le long du quai commercial, nous avons vu une voiture des gardes-côtes italiens se diriger vers nous et se garer à quelque mètre de notre cher Balboa. Deux "cost guard" armés de lunettes de soleil en sont descendu et se sont dirigés vers nous pour nous demander dans un anglais douteux si nous parlions anglais... suivi de questions étranges comme "why are you in Reggio di Calabria?". La réponse du capitaine de Balboa "for pleasure" ne dut pas les satisfaire car ils posèrent exactement la même étrange question.
Cette fois, le capitaine de Balboa n'eut pas l'honneur de leur répondre, mais poussa un cri en voyant, à quelques mètres de lui, le magnifique véhicule de ces chers gardes-côtes se déplacer doucement mais certainement vers le bord du quai où était amarré Balboa. Avant que nos chers amis les gardes-côtes n'aient eu le temps de courir précipitamment vers leur véhicule, celui-ci avait déjà percuté la dérive tribord et s'effondrait lourdement sur les filières de Balboa.
Les gardes-côtes parvinrent cependant à éviter que le véhicule ne chute entièrement sur le bateau, les deux roues arrière restant heureusement sur le quai. C'est dans cette posture quelque peu étrange que nous avons pris nos meilleurs clichés et que les gardes-côtes, tout en tenant vaillamment leur destrier, s'efforcèrent d'appeler du renfort. C'est ainsi que, quelques minutes plus tard, après que nous ayons réussi à dégager Balboa des roues avant du véhicule, une seconde voiture de garde-côte s'approchait et s'emparant de l'un de nos bouts tentait vainement de dégager le premier véhicule. Bien conscients du danger et du ridicule de leur situation, les gardes-côtes firent appel à l'une des grues du port qui parvint sans difficulté à retirer le véhicule à moitié sur terre et à moitié au-dessus de l’eau, et à le poser en sécurité sur ses 4 roues.
Mais l'histoire ne se termine pas là. Aussitôt remis de leurs émotions, nos chers amis les gardes-côtes, fidèles à leurs devoirs professionnels, se tournèrent vers nous... pour nous contrôler!! Et nous menacer de plusieurs amendes pour lesquelles ils acceptaient de fermer les yeux à la condition que nous nous taisions sur cette affaire!!! Furieux, l'équipage de Balboa ne se laissa pas démonter et réclama la réparation intégrale des dégâts causés par leur grotesque erreur. S'ensuivirent de nombreuses discussions, négociations en anglais, italien, français et bachibouzouks jusqu'à ce qu'un accord soit atteint : pas de papiers, pas de déclaration à l'assureur, pas d'amendes, mais une réparation complète de la poche des deux comparses. L'histoire faillit s'envenimer à de nombreuses reprises mais finalement, le capitaine de Balboa, accompagné d'une petite garnison de gardes-côtes, partit faire ses emplettes chez les shipchandlers locaux ; les gardes-côtes payant la totalité du matériel nécessaire.
Ce n'est que le lendemain que Balboa et son équipage purent poursuivre leur route vers de nouvelles aventures le long de la cote ionienne de l'Italie (cote sud) vers l'Adriatique.
10) 2-4 juillet 2010 / Reggio di Calabria - Otranto : Après une navigation de nuit très calme, l'équipage de Balboa (soit Léo, Yann, Cerise, Jonathan et Big Mama) effectuait une courte escale déjeuner au village Le Castella. L'équipage repu reprenait sa route dans l'après midi pour traverser le golf de Taranto. Arrivée dans la matinée à Otranto, petite ville fortifiée très agréable et très jolie. Arrêt pour la journée, repos, bouffe, visite et apéro avant de repartir pour traverser l'Adriatique d'ouest en est vers le Monténégro.
11) 4-5 juillet 2010 / Otranto (Italie) - Bar (Montenegro) : Traversée de la mer Adriatique sans soucis, malheureusement essentiellement au moteur. Arrivée à Bar en fin d'après-midi le lendemain. C'était alors la première fois que Balboa quittait véritablement les eaux européennes et se retrouvait confronté à une dure réalité : les frontières.
Tout heureux d'être enfin au Monténégro, le capitaine et ses second et femme, se rendirent tout sourire pour effectuer les "formalités d'entrée"... Tout sourire jusqu'à ce que le Yacht master, ou plutôt son représentant, nous explique calmement qu'il n'était pas possible pour nous de naviguer dans les eaux du Monténégro car le capitaine de Balboa ne faisait pas état d'un "certificat de compétence"!! Mieux, il nous était expliqué que nous pouvions rester à quai jusqu'au lendemain, et sans descendre du bateau, à la condition que nous affirmions par écrit avoir un problème technique à bord!!! Dépités, le Capitaine et le second s'apprêtaient à annoncer la nouvelle au reste de l'équipage lorsqu'une pâle lueur d'espoir nous fut accordée : "you can ask directly to the Yacht Master, he is the big chief here. He will be there tomorrow morning. He may do an exemption for you." Deuxième relative bonne nouvelle, l'interdiction de quitter le bord pour la nuit était levée. Nous, c'est à dire le capitaine, la seconde et le premier matelot, nous rendîmes donc le lendemain en tremblant au bureau du Yacht Master pour rencontrer the Big Chief... Après une explication assez étrange sur le droit international de la mer qui selon lui impose un tel certificat de compétence, nous fûmes autorisés finalement à payer pour obtenir le fameux permis de navigation au motif assez étonnant que nous avions un bébé!! Encore une fois, merci Léo!!!!!
12) 6-7 juillet 2010 / Bar - Sveti Stefan - Budva : Après que Yann et le Captain aient été chercher du gaz à l'autre bout de la ville, Balboa et son fier équipage repartent pour découvrir les fabuleuses côtes du Monténégro et en premier lieu la fameuse presqu'île-hôtel-village de Sveti Stefan, avec l'intention d'y passer la nuit.
Magnifique dîner à bord devant la cité. Une Bora soutenue s'étant levée au cours de la soirée (vent descendant des montagnes en rafales), l'équipage décidait de quitter le mouillage pour aller s'abriter devant Budva. Nuit douce dans cette baie bien protégée. Petit déjeuner dans la jolie vieille ville de Budva.
13) 7 juillet 2010 / Budva - Sveti Stefan - Bigova : Retour à Sveti Stefan dans l'après midi du 7 juillet. Baignade. Visite de la presqu'île de Sveti Stefan fâcheusement impossible car celle-ci est en travaux.
Départ en fin d'après midi vers Bigova. Arrivée sous un soleil couchant "de toute beauté" dans ce petit coin du bout du monde. Un petit quai, 2 restos, 3 maisons.
Apéro et dîner devant la demi-finale de la coupe du monde opposant l'Allemagne à l'Espagne, entouré de Monténégrins qui restent de marbre malgré un intérêt certain. Beau match pourtant qui se termine par une victoire l'Espagne 3 buts à 2.
14) 8 juillet 2010 / Bigova - Herceg Novi : Nous quittons Bigova de bonne heure sous une petite brise qui fait du bien et nous propulse à 8 nœuds vers les bouches de Kotor.